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Les cinq derniers chiffres de la filière bio

Les experts prévoient une reprise du marché bio pour 2025.

À l’occasion du Bio N'Days, les structures professionnelles de l’agriculture biologique sont revenues sur les derniers chiffres de la filière. Dressant par la même occasion quelques perspectives pour les années à venir.

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Cluster bio Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) qui regroupe toutes les entreprises certifiées bio de la Région, organisait les Bio N'Days ce 6 juin 2024. L’occasion de donner les dernières tendances du marché et d’aborder ses perspectives d’évolution. Voici les cinq chiffres à retenir.

270 millions d’euros de pertes

Pour la troisième année consécutive, les filières bio ont souffert d’un désengagement des consommateurs. Pour cette année, s’ajoutent également des aléas climatiques qui ont perturbé les semis d’automne et de printemps, ainsi que le pâturage et la récolte des fourrages.

« 40 % du lait, 35 % de la viande porcine, 20 à 25 % des grandes cultures, et 20 à 30 % des fruits et légumes ont été déclassés, constate Stéphanie Pageot, secrétaire générale de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab). Soit des pertes évaluées à 270 millions d’euros. »

Le fonds d’urgence de 2023, doté de 94 millions d’euros, a bénéficié à 4 200 exploitants. Pour 2024, ce sont 6 700 dossiers qui ont été déposés pour profiter des 90 millions d’euros débloqués par l’État.

« Aujourd’hui, on fait moins envie qu’on ne l’a fait », déplore Stéphanie Pageot. Alors que la moitié des fermes bio seront à transmettre d’ici à dix ans, la Fnab milite pour que les terres converties restent bio lors des cessions.

17 % d’inflation

Sur les deux dernières années, le prix des produits bio a connu une inflation de 17 %. Toutefois, celle-ci reste 5 ou 6 points moins élevée que celle des prix du marché conventionnel.

Sur cette même période, le marché du bio en grandes et moyennes surfaces (GMS) a connu une baisse de la consommation en volume de 5 %. « Du jamais vu », commente Adrien Petit, directeur du cluster Aura.

Un marché de 5,6 milliards d’euros en GMS

En 2023, le marché du bio en GMS représente 5,6 milliards d’euros, soit une baisse de 12,6 % en volumes sur deux ans. La part de marché atteint 4,2 %, soit le niveau de 2018. La baisse de références disponibles en rayons varie entre 11,3 et 25 %.

Mais les ventes moyennes hebdomadaires ont repris (+3 % pour 2024). Les marques de distributeur et historiques bio résistent mieux que les marques dites « bio-conventionnels » tels que les Chocapic bio ou le Babybel bio.

Solde négatif de magasins spécialisés

Les deux dernières années ont vu fermer 552 magasins spécialisés et ouvrir 142 nouveaux sites. Toutefois, même si le parc de magasins se réduit, les surfaces de vente restent stables.

Sur les six derniers mois, les magasins spécialisés connaissent une progression constante avec une hausse de 7 % de leur chiffre d’affaires. Le rayon des fruits et légumes est celui qui performe le plus, avec une hausse dans plus de 94 % des magasins spécialisés.

85 % de consommateurs en 2025

« Le vrai reflux de l’inflation ne se fera pas avant 2026 », prévoit Jérémy Robiolle, directeur du développement chez Xerfi Specific, une entreprise d’études sectorielles. Le pouvoir d’achat devrait réaugmenter (de 0,8 % en 2024 et de1,3 % de pouvoir d’achat des ménages par unité de consommation en 2025) ce qui devrait booster la consommation alimentaire.

« On s’attend à des effets de rattrapage, à un marché du bio stabilisé autour de 11,3 milliards d’euros, continue Jérémy Robiolle. Il faudra attendre 2025 pour voir une ré-augmentation du marché. »

Jérémy Robiolle prévoit aussi que 85 % des Français consommeront des produits bio en 2025. Les nouveaux consommateurs seront essentiellement issus de la catégorie socio-professionnelle supérieure (CSP +).

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